Il y a quelques années lors d’un voyage en Grèce j’ai communiqué de manière intuitive avec ma jument Luna. Je posais des questions par écrit dans un carnet et je laissais une réponse spontanée se former. Je vous partage ici différents extraits de ces communications.
Voici les deux premières questions, les autres suivront prochainement…
Comment ressens tu notre déménagement vers la ferme ?
En octobre 2015 Luna, qui était à l’époque mon seul cheval (elle est entrée dans ma vie en février 2015), a déménagé d’une écurie privée où elle vivait partiellement en boxe, à une ferme, pour une vie en troupeau et au pré H24.
Vous découvrirez qu’elle nous partage son point de vue sur l’utilisation des fers, sujet sur lequel à l’époque je n’avais aucune connaissance, puisque j’avais décidé quelques mois plus tôt de faire ferrer ses antérieurs.
Sa réponse : Il y a une forme d’excitation et d’appréhension face à ce changement de vie. Je respire l’espace qui va m’être offert et je souhaite qu’on enlève ces fers de mes pieds, parce ce que je souhaite reprendre contact avec le sol par mes antérieurs et me reconnecter pleinement à l’énergie de la Terre.
Le fait d’être ferrée est une privation de sensations à la Terre, cela déconnecte le Cheval de son savoir ancestral, pour se laisser »piloter » plus facilement par l’humain. Hors les 4 pieds solidement ancrés, le Cheval peut avec plus de facilité, pleinement, de par son corps, connecter l’humain au mouvement de la Terre, à la vie qui circule, il n’y a plus d’écran entre soi et l’autre, l’Homme et le Cheval peuvent redevenir pleinement sauvages et détenteurs du savoir ancestral.
Certains terre à terre parleront d’élucubration, pourtant si vous saviez comme il est difficile de marcher, privé de ses sensations tactiles.
Veux tu dire que tu souffres ?
Sa réponse : Non pas physiquement, même si d’autres chevaux à force, finissent par ressentir de réelles douleurs physiques. Chaque Cheval est différent, et je parle ici uniquement de mon ressenti.
C’est une perte de sensations, c’est comme si j’étais privée d’une possibilité de toucher le sol. Au départ j’ai trouvé ça confortable, car mes sabots trop peu habitués au sol dur, commençaient à me faire ressentir un certain inconfort sur celui – ci, mais au fil des mois qui passent, cette épaisseur supplémentaire me gène et me prive de sensations. Un peu comme si tu avais mal aux pieds et que tu enfiles des tongs, tu serais heureuse au départ de pouvoir marcher sur toute surface sans douleur, mais imagine ne plus être en mesure de les enlever. A un moment donné un manque s’installe, tu rêves de pouvoir à nouveau toucher le sol de tes pieds, quitte à souffrir lorsque tu marches sur un caillou. Et une paire de tongs collées à tes pieds pourraient en effet t’occasionner des maux de dos, car ta posture change, mais peut être que pour d’autres humains, les tongs étant relativement bien adaptées, aucune douleur particulière ne s’en suivrait. Par contre, chez tous, la privation de sensations devient au fil du temps plus ou moins long, une forme de souffrance psychologique.
Septembre 2015 – Communication réalisée par Jessica Cuvelier
Photo réalisée par Alexandra Meulemans